EN BREF
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La stratégie de transition du CNRS se concentre sur trois axes majeurs : sensibiliser les personnels aux enjeux du développement durable, former les acteurs clés et valoriser les initiatives innovantes. En intégrant des actions telles que la réalisation de bilan carbone et l’élaboration de plans d’action adaptés, cette démarche vise à rendre les pratiques de recherche compatibles avec les impératifs écologiques. La collaboration et le travail en réseau entre les différentes structures sont essentiels pour favoriser l’intelligence collective et assurer l’implication de tous dans la transition vers un avenir plus durable.
Le Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) s’engage dans une mutation profonde visant à aligner ses activités de recherche avec les principes du développement durable. À travers sa stratégie de transition, le CNRS cherche à éveiller les consciences sur les enjeux environnementaux, former les acteurs clés et valoriser les initiatives prometteuses. Cet article explore les différentes dimensions de cette stratégie, soulignant l’importance d’une approche collaborative et éclairée pour répondre aux défis écologiques actuels.
Le contexte de la transition écologique au CNRS
Face à l’urgence climatique et à la nécessité d’intégrer les principes du développement durable dans tous les secteurs d’activité, le CNRS a lancé un plan de transition ambitieux. Ce plan s’articule autour de plusieurs axes thématiques comme la mobilité, le numérique, l’énergie et les achats, visant à réduire l’empreinte environnementale des activités de recherche. En tant qu’acteur majeur dans le domaine scientifique, le CNRS a la responsabilité d’être un modèle à suivre et de motiver d’autres organismes à réaliser des changements similaires.
Les enjeux de la transition dans la recherche scientifique
La transition écologique n’est pas seulement un impératif moral, mais également une nécessité scientifique. Avec l’augmentation des relevés de gaz à effet de serre et les prévisions climatiques alarmantes, les chercheurs doivent repenser leurs méthodes et adopter des pratiques moins polluantes. Cela inclut la mise en œuvre de bilans carbone, l’adoption de technologies moins consommatrices d’énergie, et une mobilisation des équipes autour des enjeux environnementaux. Le CNRS s’efforce ainsi de sensibiliser ses agents aux impacts de leurs activités sur l’environnement.
Éveiller les consciences : Un processus essentiel
Éveiller les consciences sur les enjeux écologiques représente une étape primordiale dans la stratégie de transition du CNRS. Cela passe par diverses actions de sensibilisation, visant à informer et à impliquer tous les acteurs de la recherche.
La sensibilisation des personnels de recherche
Le CNRS initie des événements et des formations pour mieux appréhender les principes du développement durable1000. Par exemple, des ateliers collaboratifs, comme « Ma Terre en 180 minutes », offrent aux chercheurs et aux techniciens une plateforme pour échanger des idées et améliorer leurs pratiques. De même, des fresques du climat sont régulièrement organisées pour aider les équipes à visualiser l’impact de leurs activités.
Cultiver une culture du changement
Un véritable changement de culture est nécessaire pour intégrer ces nouvelles valeurs au sein du CNRS. Cela implique de dépasser les simples actions symboliques, telles que le tri des déchets, et de viser des transformations profondes dans les méthodes de recherche. Encourager les réflexions autour de l’impact environnemental des projets scientifiques et de l’utilisation des ressources est crucial pour instaurer cette culture.
Former les acteurs : Clé de voute de la transition
La formation des acteurs est une autre composante essentielle de la stratégie de transition du CNRS. Établir des programmes de formation adaptés et modularisés permet aux personnels de se familiariser avec les outils nécessaires pour réduire leur empreinte écologique.
Des formations ciblées et adaptées
Le CNRS propose des formations variées, allant de la réalisation de bilan de gaz à effet de serre (BGES) à l’évaluation des performances énergétiques des bâtiments. Ces formations sont souvent enrichies par des contributions d’experts, favorisant une approche pratique et applicable. Les personnels apprennent ainsi à identifier les leviers d’action possibles pour diminuer leur impact environnemental.
Travail en réseau : Un catalyseur d’initiatives
Le travail en réseau est aussi crucial pour faciliter la transmission de connaissances et la mise en œuvre d’initiatives durables. En organisant des rencontres entre référents en développement durable aux différents niveaux de la structure, le CNRS favorise l’échange d’expériences, de bonnes pratiques et de ressources. Ce partage d’expertise est fondamental pour créer une dynamique collective et solidaire autour de la transition écologique.
Valoriser les initiatives : Un défi à relever
Valoriser les initiatives déjà prises par les structures de recherche diffère nettement d’une simple reconnaissance. Cela nécessite d’instaurer des systèmes d’évaluation qui encouragent les différentes unités du CNRS à s’engager dans une transition plus soucieuse de l’environnement.
Encourager les projets innovants
Le CNRS soutient activement les projets qui allient recherche et durabilité. À travers des appels à projets et des financements dédiés, les équipes sont encouragées à développer des solutions innovantes qui répondent aux enjeux écologiques. Reconnaître et valoriser ces initiatives est crucial pour inciter d’autres acteurs à suivre cette dynamique positive.
Un cadre d’évaluation équitable
Pour que les efforts en matière de transition soient visibles et appréciés, le CNRS s’efforce de créer un cadre d’évaluation qui prend en compte non seulement les résultats scientifiques, mais également l’impact environnemental des projets. Cet encadrement incite les équipes à être davantage proactives dans l’intégration de pratiques durables au sein de leurs recherches.
La stratégie de transition du CNRS, en éveillant les consciences, formant les acteurs et valorisant les initiatives, représente un point d’ancrage essentiel pour un changement durable dans le domaine de la recherche. En intégrant ces différentes dimensions, le CNRS se positionne non seulement comme un leader dans le domaine scientifique mais aussi comme un exemple à suivre en matière de responsabilité environnementale.
Virginie Blanc Schwander, référente « développement durable » à la délégation régionale Provence et Corse du CNRS, partage sa vision sur l’importance de cette transition. Selon elle, les missions d’un référent en développement durable sont diversifiées et adaptées à chaque structure. « Chaque laboratoire peut élaborer sa propre stratégie en fonction de ses particularités. Mon rôle principal est d’accompagner les équipes dans la mise en œuvre d’un bilan de gaz à effet de serre et d’un plan d’action sur mesure, en accord avec les orientations de transition du CNRS », explique-t-elle.
Elle souligne également que la sensibilisation des personnels est cruciale. « J’étais surprise de découvrir que beaucoup de chercheurs n’étaient pas informés des enjeux environnementaux. Nous mettons en place des actions telles que des fresques du climat et des ateliers collaboratifs pour créer une prise de conscience collective. Ces formats permettent de discuter des défis en matière de développement durable de manière engageante », déclare-t-elle.
Pour renforcer l’engagement des laboratoires, Virginie met en avant la création d’une charte. « Nous avons observé que les laboratoires signataires de cette charte s’impliquent davantage et prennent des décisions plus ambitieuses concernant leur empreinte carbone », indique-t-elle. Son temps partiel pour ces initiatives lui permet également de concilier d’autres responsabilités au sein du Service Partenariat et valorisation, tout en restant déterminée à faire progresser la culture du développement durable.
Virginie raconte ce qui l’a motivée à s’investir dans ce rôle. « Ma passion pour le développement durable m’a conduite à m’impliquer dans des communautés de réflexion. En rejoignant le réseau des référents, j’ai trouvé une richesse d’interactions qui nourrit mon engagement. Je vise à aller au-delà de simples actions, nous devons créer des changements structuraux », affirme-t-elle.
Elle insiste sur l’importance du travail en réseau. « S’appuyer sur l’intelligence collective est essentiel. Le réseau des référents au CNRS est une source d’échanges d’expériences inestimable », témoigne-t-elle. Par ailleurs, elle coordonne les efforts de manière collégiale, encourageant la participation de l’ensemble des services dans cette dynamique de transition.
Dans un souci de structuration, Virginie a également mis sur pied un recensement des référents « développement durable » au sein des différentes structures du campus. « Nous travaillons étroitement avec Aix-Marseille Université pour établir un réseau local solide. Notre but est que tous les laboratoires réalisent leur bilan de gaz à effet de serre d’ici la mi-année, c’est une étape cruciale pour sensibiliser chaque acteur à son propre impact », conclut-elle.